Le Vieil-Evreux (27) – fouille du « Grand sanctuaire » sur le site archéologique de Gisacum – étude anthracologique

IMG_6006Le site archéologique du Vieil-Evreux, est considéré comme une agglomération secondaire à vocation religieuse. Il est implanté sur un plateau crayeux encadré par les profondes vallées de l’Iton et de l’Eure, à 6 km à l’est de Mediolanum Aulercorum (Evreux).

Selon S. Bertaudière (2014), les premières traces d’occupations semblent apparaître durant le Ier siècle sous la forme de deux îlots d’habitation. De grands travaux d’agrandissement et de transformation sont entrepris au cours du IIIe siècle ce qui correspond à l’apogée du site. C’est à cette période qu’un nouveau sanctuaire monumental est construit sur les vestiges d’un sanctuaire précédent et plus modeste.

Vers le milieu IIIe siècle, les travaux sont interrompus, le sanctuaire est fermé et de nombreux bâtiments sont détruits. A la fin du IIIe siècle le sanctuaire est transformé en castellum. L’ensemble est totalement démoli et va servir de carrière à partir du IVe siècle (Bertaudière S., 2014).

Cette étude anthracologique fait suite à des opérations archéologiques effectuées sur le « grand-sanctuaire ». Cette opération triennale (2011-2013) a été menée par la mission archéologique départementale de l’Eure. La fouille ci-présente a été dirigée par Sandrine Bertaudière, archéologue de la mission archéologique départementale.

Plusieurs autres études archéobotaniques ont été réalisées sur le site archéologique du Vieil-Evreux (Gisacum). Il s’agit d’une étude palynologique réalisée entre les thermes et la palestre par A. Gauthier (in Guyard L., 1998), d’une autre étude pollinique réalisée sur le Macellum (M. Court-Picon, 2005). Enfin, une étude anthracologique a été menée sur des charbons retrouvés en plusieurs points du site par H. Doutrelepont (Fechner K. et al., 2004 et Bertaudière S. et al., 2014).

L’étude anthracologique porte sur une sélection de 80 prélèvements (lots de charbons) effectués au sein de diverses structures (comblements de trous de poteaux, niveaux de circulation, restes de soles de foyers, creusements..), réalisés par les archéologues et présentant à priori des traces de charbons. Le tamisage a été effectué par le service départemental d’archéologie.

Les observations microscopiques ont été réalisées au sein du laboratoire ARKEOMAP (Loupe binoculaire x10 à x60 et Microscope à x100). Les traitements numériques et l’élaboration du rapport ont été effectués au sein de la structure ARKEOMAP. Les référentiels anthracologiques ont pu être consultés au sein du laboratoire de l’UMR 6566 « CReAAH » à l’Université de Rennes1.

Cette étude anthracologique prend place dans une étude paléoenvironnementale pluridisciplinaire puisque des prélèvements ont aussi été réalisés en vue d’études carpologiques et palynologiques. L’étude des macrorestes végétaux carbonisés présentée dans ce rapport renseignera à terme sur la nature des essences utilisées, sur leur provenance biotopique, mais aussi potentiellement sur des choix techniques.