Lyon (69) – fouille d’un quartier antique, rue des tanneurs – étude palynologique

 

img_abiesCette étude vient compléter les données palynologiques déjà acquises dans cette partie de la plaine de Vaise durant le début de l’Antiquité. Le secteur est décrit durant cette période comme un quartier suburbain, constitué d’îlots, où établissements artisanaux, établissements agricoles dont des villae et zones funéraires se côtoient. Pas moins de cinq fouilles et de nombreux diagnostics positifs ont été réalisés dans un rayon de 250 mètres autour de la rue des Tanneurs.

Sur les trois échantillons étudiés, ce sont les prélèvements réalisés dans les fossés de la voie qui ont révélé le plus de potentiel, même si des conservations différentielles sont détectées. Le niveau situé sous la voie n’a pas permis d’obtenir de résultats fiables.

Les taux de pollens d’arbres observés sont faibles (moins de 25%), ce qui caractérise un paysage ouvert. Des boisements de chênes, noisetiers et bouleaux, peut-être des bosquets situés en périphérie de la plaine, sont détectés. L’observation de pollens de pins et de sapins, reconnus pour leur pouvoir de dissémination important, signent des apports de versants plus lointains mais non négligeables (environ 10% des pollens).

Les résultats ont révélé une mosaïque paysagère hétérogène, dominée par des groupements végétaux ouverts mais sans cultures. Pourtant l’observation d’un certain nombre de taxons rudéraux (ex. Plantains, Polygonum aviculare, Astéracées) traduit l’omniprésence des activités humaines. En effet, ces assemblages polliniques proviennent de groupements de friches et de végétations piétinées associées aux chemins et aux zones d’habitats de ce quartier suburbain.

Des groupements de prairies humides et pâturés sont aussi perçus. Ils correspondent à des secteurs de la plaine moins urbanisés, probablement à des zones bordant les ruisseaux des Planches et de Gorge-de-Loup.
Quelques attestations de plantes aquatiques montrent l’existence de zones inondées, peut-être en liaison avec des débordements de la Saône ou en connexion avec les ruisseaux.

A l’échelle de la plaine de Vaise, l’humidité paraît avoir contraint le développement de cultures (Latour-Argant in Silvino, 2012) au profit d’une agriculture extensive.

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